Devant moi tu te tiens, devant toi je t’observe
Une coupe soignée, au carré ou froufrou
D’une taille ajustée, tes rondelles tu préserves
Sauf si un jour par malheur tu croises Dany-doo.
Posée sur une table, allongée sur le sol
En l’air dans un gymnase, ou au coin d’une rue
Si mon humeur vacille souvent tu me consoles
Tu es la clé de voûte de notre sport incongru
Je lève la tête et admire ta trajectoire
Envoyée en l’air par une légère amorce
Tu décolles et t’envoles puis planes avant de choir
Et doucement ensuite, atterris sur mon torse
Notre histoire est belle mais remplie de paradoxes :
Je te poursuis et te course sur tous les terrains
Mais à peine arrivé l’espéré équinoxe
Je t’éloigne aussitôt, violemment si besoin !
Pire : je peux t’insulter, frôlant le pathétique
Ligne que tu touches, filet que tu grignardes
Un peu comme si c’était ma fibre que tu piques,
Mes tendons que tu froisses, mon coeur que tu poignardes
Et malgré tout cela de Répu à Montreuil,
De Saint-Laz’ au vingtième, Paris j’en fais le tour
Débordant d’envie, ravalant mon orgueil
Te jettant d’une main, mais guettant ton retour
Jianzi, plume ou cao, on te donne tant de nom !
Tu intrigues puis séduis n’importe quel inconnu
et surclasses à mes yeux la plupart des ballons.
Comment donc parviens-tu à rester méconnue ?